La Provence
Avec l’automne qui est là, c’est le temps de se remémorer les voyages passés en des temps plus chauds. Pour cet épisode du blogue, nous allons laisser Majorque et aller rejoindre nos amies Denise et Anne-Marie à St-Didier, petit village provençal au pied du géant de Provence, le Mont-Ventoux, un autre endroit mythique pour les cyclistes.
Alors, après une journée ponctuée de taxi, avion, navette, train et taxi, nous voilà arrivés à bon port, en Provence, capitale du pastis que nous ne tardons pas à avoir à la main sitôt arrivés! Ici commence une autre étape de notre voyage. Nous y serons pendant 2 semaines à sillonner monts et vaux parsemés de vignobles, oliviers et arbres fruitiers. On arrive juste à temps pour le festival de la cerise de Venasque! Ne sommes-nous pas chanceux! La suite des aventures ne tardera pas!
St-Didier, France
Ça ne nous a pas pris de temps à nous adapter à la vie provençale. Vélo, piscine (incluse dans notre location), pastis et bonne table s’associent bien avec bonne compagnie avec laquelle partager tout ça!
Le lendemain de notre arrivée, nous sommes passés à Pernes-les-Fontaines (il y en a 41!) pour cueillir nos vélos de location, des sportifs en alu avec fourches en carbone à trois plateaux (histoire de monter le Ventoux, vous comprendrez). On commence donc par une petite rando cycliste avec notre amie Anne-Marie, notre première guide GO de vélo, autour de notre camp de base de Saint-Didier. On roule donc un petit 40 km de terrain valloné jusqu’à Bédouin, au pied du Mont-Ventoux en question, Bédouin qui est un des 3 points de départ pour la grimpe de ce mont mythique pour tout ce qui s’appelle cycliste sérieux.
Comme preuve que je suis bien en vacances, je ne me rappelle plus très bien quand on a fait quoi (ou bien c’est signe d’autre chose…), car on a aussi fait une très belle promenade pédestre dans les sentiers environnants avec notre guide et GO de randonnée pédestre, Denise. On est montés au village de Beaucet et on a pu admirer la nature provençale dans toute sa douceur et son charme.
Le Beaucet
On est aussi passés à vélo par la belle petite ville de l’Isle-sur-Sorgues qui est entourée d’un canal qui fait tourner une série de vieilles roues de bois. J’y mange un petit magret de canard pas piqué des vers… C’est jour de marché provençal et c’est toujours un grand plaisir de s’immerger dans les couleurs, les odeurs et les sons de ce plus pur exemple de la culture provençale. L’accent du sud de la France y fuse à travers les discussions, les négociations et les retrouvailles d’amis. On y retrouve de toutes natures, autant côté objets que humains.
L’Isle-sur-Sorgues
Avec Bernard, notre autre guide GO, de vélo cette fois-ci, on part vers la ville rousse très bien nommée de Roussillon, passant par deux cols, des Trois Termes et de Murs. Cette expédition d’un petit 65 km nous fait tout de même monter 1100 mètres de dénivelé cumulatif. Roussillon a la particularité qu’on y retire une terre possédant différents tons d’ocre, en passant par le presque jaune au presque rouge en passant par l’orangé qui est utilisée à toutes sortes de fins de colorisation, en passant par la teinte des murs des maisons du village. Les humains s’en prévalent depuis l’époque romaine et avant…
Les dépôts d’ocre de Roussillon
À Roussillon, tout est roux
Le clou de la semaine reste cependant la sortie de vélo que j’appelle le Tour du Mont-Ventoux, ainsi nommée parce qu’on a fait un circuit qui nous a amenés derrière la montagne qu’on voit habituellement de notre ville de départ de Saint-Didier, c’est-à-dire son versant sud. On est donc passés par Mazan, Caromb, Malaucène (où tout était fermé pour cause de dimanche) et le merveilleux et étrange petit village perché de Brantes où on a dîné Chez Martine, petit resto accroché sur le roc au-dessus de la vallée et tenu par un charmant couple d’un âge vénérable. S’il y a bien une chose qui fait le charme de la Provence, ce sont ses villages perchés, dont celui-ci avec sa chapelle sans-âge et ses minuscules ruelles qui ont vu marcher les générations.
Une minuscule ruelle à Brantes
Le petit resto perché à Brantes
Vue depuis le petit resto perché de Brantes
Plus loin sur la route, dans le dernier tiers de ce parcours, on pénètre dans le monde rocheux, serpentant et sinueux de la route des Gorges de la Nesque. La Nesque, c’est un cours d’eau qui s’est frayé un chemin de peine, de patience et de misère à travers un massif montagneux créant toutes sortes de formes en sculptant les rochers. Et des humains ont forcé une route à longer ces gorges pour le plus grand bonheur des cyclistes et des motocyclistes (mais eux, on n’aime pas en parler…). Comme on a monté presque toute la journée, c’est un grand bonheur que cette descente à travers les gorges et ensuite, une fois sortis, des derniers kilomètres nous ramenant à la maison. Bilan: 124 kilomètres pour 1200 mètres de grimpe. Je peux vous dire que la grande bière sale et le pastis étaient bons.
Route en balcon qui sillonne le long des méandres des Gorges de la Nesque
Qu’est-ce que la bière sale, vous me demanderez? C’est une ancienne et vénérable tradition cycliste très importante et répandue: il s’agit de prendre une bière tout de suite en arrivant de vélo, avant la douche ou tout changement vestimentaire. C’est vrai que ce n’est pas la bière qui est sale, mais bien nous!
Lors du prochain épisode du blogue, je vais tenter de vous faire ressentir un peu de ce que c’est que de vivre, pour un temps, dans ce village provençal intemporel qu’est Saint-Didier. À la prochaine.
Sylvain Lemay
Je m’appelle Sylvain Lemay et je suis membre du Club depuis sa 2e année de fondation. J'ai mené des groupes cyclo-sportifs pour le Club pendant plusieurs années. J'ai aussi participé à l’organisation de plusieurs Printanières dans les années 2000. Pendant plusieurs années, j'ai donné l'atelier "Habiletés à vélo". J’ai pensé que les membres du Club seraient intéressés à lire mes récits de voyage de cyclotourisme. En effet, au fil des années, ma conjointe Louise et moi, et quelques fois avec des amis, avons fait plusieurs voyages de vélo, la majorité en cyclotourisme, en Europe (France, Italie, Majorque, Maroc), au Canada (Cabot Trail, Gaspésie etc.) et aux États-Unis (côte ouest). Lors de plusieurs de ces voyages de vélo, j'ai écrit des chroniques de nos aventures. Si l’aspect " tourisme" du cyclotourisme vous intéresse autant que le côté "cyclo", le blogue "Les voyages à vélo de Sylvain » est pour vous! Je vous propose donc mes chroniques, que je publierai à raison d’environ une par deux semaines. J’espère que vous apprécierez!